Xhoris : un peu d'histoire

 

Xhoris est situé sur une colline entre l'Ourthe et l'Amblève. La partie nord du village est condrusienne : c'est la zone calcareuse, zone de cultures et de prairies. La partie sud forme le premier contrefort des Ardennes : c'est la zone schisteuse, zone de pâtures et de forêts. Le point culminant est la Chapelle Saint-Roch située à 346 m.

Bornes

Nord : Fairon, Comblain-la-Tour, Comblain-au-Pont

Est : Aywaille, Harzé

Sud : Ernonheid, Ferrières

Ouest : Filot, Hamoir

Xhoris fait partie de la commune de Ferrières à 30 km de Liège et 30 km de Huy.

La surface totale est de 1251 ha

Population actuelle :

 

Xhoris se situe dans la commune de Ferrières

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Selon maman, qui le tient de son père, le nom de Xhoris vient du wallon Horiss. Son nom dériverait de "Horihette", expression désignant des huttes de charbonniers. Le village aurait pris naissance juste derrière chez moi, sur la petite route "les Manières".. pour ma part je trouve cette explication très plausible et elle me plait.... et elle a été transmise de génération à génération.

Plus scientifiquement voici l'origine du nom de Xhoris :

D'où vient le nom de Xhoris,en wallon, Horiss ?

On retrouve cet X qu'on ne prononce pas dans le nom de communes voisines, comme Xhos, comme Xhignesse, situé à 4 km, qui fut, probablement l'église-mère de la région, rappelle-til un vocable germanique évocateur de "reserve de céréales" schuur = grange ou bien le mot latin horreum avec la même idée d'ailleurs ou plutôt scuria, scuritia = petite écurie ? Xhoris aurait été un relai sur la grand'route du nord,

Au cours des âges, on trouve quantité de graphies :

 

Scuricitas : en 902 dans l'acte où Louis l'enfant confirme un échange.

Scuritias ou Scurritias : en 932, les serfs de Xhoris dépendant de l'abbaye et représentés par le villicus Remy, obtiennent pour eux et leurs descendants l'exemption d'un jour de corvée. Leur résidence est Scuritias.

Scorices : en 1126, l'abbé Conon rappelle à ses sujets de Scorices qu'ils doivent comme d'usage immémorial trois transports de chaux ou de pierres à chaux pour le service de l'abbaye. Même nom dans le dénombrement de 1130 et sur la liste du retable de Wibald.

Scoriches : à la fin du XIIIe siècle et dans une charte ve 1336. Ces deux dernières orthographes sont la forme romane dérivée de la première.

Horis : peu après en 1310

Xhorice (Xhoris) du XIV au XVIIe siècle.

Une petite visite sur mon site, cliquez sur la maison...

 

 

 

 

 

On pourrait se demander jusqu'à quel point l'on ose pousser la localisation de cette étrange localité; sur le terrain, c'est une vaste agglomération coupée de propriétés clôturées, de jardins, de champs, de prés, de haies et de boqueteaux; sur les cartes et sur les plans du cadastre, il faut circonscrire un carré de deux kilomètres de côté, où se retrouvent les sections de Grange, Jehoge, Les Batys, Grand Baty, Rixhalle, Le Mont, outre le pâté de maisons qui entoure l'église du lieu, et auquel les documents du cadastre réservent le nom de Xhoris. Nulle localité, peut être, ne fait songer autant que celle-ci à un de ces domaines équipés par quelque puissant propriétaire de l'époque gallo-romaine, et sur l'étendue duquel une population d'esclaves, puis de serfs et de tenants, trouvait séjour agréable, subsistance assurée et défense efficace. Les époques ultérieures amenèrent le morcellement de la terre, en même temps que l'émancipation du paysan; le villicus continue d'occuper la mansion (Mont) de l'ancien maître; le Baty, bientôt agrandi (Grand Baty) représente le pâturage commun de cette communauté naissante; en l'endroit encore appelé Grange Continuent à trouver abri et sécurité les récoltes des tenants de ce mansus; Godinry et Rixhalle constituent des colonies ultérieures, hors de l'enceinte primitive, peut être, mais en tous cas aux points d'eau (ry entre comme préfixe dans l'un, comme suffixe dans l'autre). Xhoris est une acquisition très ancienne sur la forêt primitive; l'aspect du terroir est nettement condrusien et tranche sur le décor voisin des bois de Saint-Roch et des crêtes austères que l'oeil découvre en direction de Harzé.

On a découvert il y a plus de 60 ans un cimetière franc; preuve nouvelle que le domaine gallo-romain, origine probable de la localité, fut occupé par des immigrés lors de la décadence et de l'effacement de l'empire. Ce cimetière occupait un emplacement situé en contre-bas du village actuel, au N-E de l'église (vers l'école), en un point appelé Paradis, comme c'est souvent le cas pour les lieux d'inhumation. Des passages et des logements de troupes ravagèrent souvent cette localité notamment au cours de guerres du XVIIe siècles.

Les terres du plateau de Xhoris, comme celles de la région condrusienne, conviennent particulièrement à la culture des céréales; aussi ne seront-nous pas surpris d'apprendre que le chapitre de Stavelot s'y était ménagé une cense de quatre vingt bonniers et qu'un dixième seulement de la surface cultivée était tenue en prairies.

L'industrie y occupait peu de bras : quelques fours à chaux, des minères en lieu dit "Aux aguesses".

Ce texte, ainsi que les commentaires sur les chapelles est extrait de :

THIRY, Louis. - Histoire de l'ancienne seigneurie et commune d'Aywaille et de
la région d'Ourthe-Amblève.