Anne Joseph THEROIGNE de MERICOURT

Une des premières féministes de l'histoire

 

Comment ne pas évoquer sur ce site Anne Josephe Theroigne de Méricourt, puisque ses racines viennent tout droit de notre petit village. Anne Joseph Therwoigne dont le surnom était Lambertine (vous admettrez que ce surnom est un peu moins "pompeux" que son nom historique), était la fille de Pierre Terwagne et de Anne Elisabeth Lahaye - ceux ci se marient à Marcourt le 4 octobre 1761.

Anne Josephe est née le 13 août 1762 à Marcourt (selon le village, l'orthographe du nom peut varier, à Xhoris vous la trouverez sous TERWOIGNE).

Les deux clichés ci dessus proviennent des Archives de l'Etat à Saint-Hubert, Collection des registres paroissiaux d'ancien régime, Marcourt".

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N'étant pas du tout historienne et n'ayant pas la prétention de refaire l'histoire, je vais simplement recopier quelques passages de Wikipédia et surtout évoquer sa généalogie.

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Je ne m'étendrai pas sur sa vie mouvementée, d'autres le font mieux que moi. Je m'attacherai donc à évoquer son passage dans notre village et sa vie plus personnelle et artistique. Elle fut recueillie en 1791 dans le château de Fanson par l'épouse du Baron de Sélys.

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L'ainée de 3 enfants, Lambertine n'a que 5 ans lors du décès de sa maman le 22 décembre 1767 (décédée probablement à la suite de son 3ième accouchement : Joseph, né le 28 septembre 1767), elle est alors confiée à différentes tantes dont une qui habitait Xhoris (probablement au lieu dit "La Grange"...) puis à un couvent.

À douze ans elle rentre chez son père, qui s'est remarié le 20 mai 1773 avec Marie Thérèse PONSARD née à Erpigny (ils eurent 9 enfants)... et l'année suivante, en mésentente avec sa belle-mère, elle quitte définitivement son père pour devenir vachère dans le limbourg On la retrouve plus tard couturière et bonne d'enfants dans une famille liégeoise, puis dame de
compagnie à Anvers, où elle parfait son éducation et développe un goût naturel pour la musique.

En 1782, elle accompagne sa maîtresse à Londres.
Ici commencèrent ses aventures de jeunesse Elle se laissa séduire par un jeune Anglais, qui l'abandonna
après cinq ans de vie commune ; puis elle accepta les hommages d'un vieillard, maître de requêtes au
Parlement de Paris, le marquis de Persan (1786).


Cette partie de la vie de Théroigne est encore pleine d'obscurités, malgré les patientes et minutieuses
recherches de ses deux érudits biographes, MM. Pellet et Lacour. On sait, toutefois, qu'alors que le
marquis de Persan lui servait fidèlement une plantureuse rente, son « amie » s'associait à son professeur
de chant, un Italien, bellâtre et viveur, endetté et laid, un certain Tenducci, qui profitait largement à la fois
du réel talent musical et vocal de son élève et de l'argent dont le marquis gratifiait naïvement celle-ci.
Cette existence prêtait naturellement aux suppositions les plus désobligeantes pour la moralité de la jeune
Liégeoise, sans que, pourtant, la preuve ait pu être faite qu'elle ait justifié les atroces calomnies que ses
adversaires ont répandues plus tard à flots sur son compte.


Vivant dans un milieu de chanteurs, italiens et autres, Théroigne se laissa donc aller à son goût pour la
musique et elle mena quelque temps une vie d'artiste bohème, faisant partie d'une sorte de troupe en
tournée. C'est ainsi qu'elle fut de passage à Gênes. .Là, elle rompit. toute espèce de relations avec
Tenducci.. Fin mars 1789, rendue libre, elle partait pour Rome, où elle séjourna quelques mois, grâce aux
fonds que lui envoyait un banquier parisien, chargé de ses intérêts financiers, spécialement du payement
des arrérages de la rente de M. de Persan.
C'est à Rome qu'elle apprit les événements qui se préparaient à Paris...

Survinrent les journées des 5 et 6 octobre. Elle n'y joua aucun rôle et ne fut aucunement mêlée, aux
mégères qui menèrent la populace (récits erronés de Lamartine, Michelet, L. Blanc, L. Madelin)
. Elle ne
fit qu'assister de loin aux bagarres du 5, rentra même chez elle le 6, et ne revint à Paris qu'avec
l'Assemblée elle-même, le 19. Il dut y avoir méprise sur son compte, car elle fut décrétée un peu plus tard
de prise de corps, pour avoir participé aux troubles, mais l'affaire, ne put avoir de suite, faute de preuves.
A Paris, notre Ardennaise, plus connue désormais sous le nom qui lui est resté de « la Belle Liégeoise » va mériter avec beaucoup de raison le qualificatif de « muse de la politique ». Elle tint en effet un salon, elle
se fit donneuse de conseils, elle créa un cercle de propagande révolutionnaire ; elle ira même bientôt
jusqu'à concevoir la possibilité de fonder des cercles de femmes, car elle s'était éprise de l'idée qu'il fallait
assigner à celles-ci un rôle dans la conduite morale et effective des événements de la vie publique. En
quoi, elle a mérité d'être considérée par son historien, M. Lacour, comme une véritable apôtre du
féminisme pendant la Révolution.
Son salon, situé rue du Boulay, réunissait Sieyès, Pétion, Brissot, Cam. Desmoulins, M.-J. Chénier, An.
Clootz, Basire, Fabre d'Églantine, Romme, d'autres encore. Incapable par elle-même de diriger les
discussions, qui y surgissaient sur toutes les questions à l'ordre du jour, elle s'en aidait pour s'instruire et
mûrir ses idées. Avec Rornme, qu'elle affectionnait particulièrement, Théroigne créa un groupe, le club
des Amis de la loi, à tendances démocratiques, qui se fondit bientôt dans le célèbre club des Cordeliers.
Théroigne fut ensuite au nombre des membres de cette puissante société, et c'est par ce beau parleur de
Cam. Desmoulins qu'elle y fut présentée, en termes naïvement enthousiastes. A ce moment l' « adorable Wallonne », comme la qualifiait un publiciste, jouissait vraiment d'une grande estime auprès de la plupart
des Constituants, et l'on peut dire qu'alors, - début de l'année 1790 - , se place la période la plus heureuse
de celle qui jouait à la perfection son rôle de « gentille muse de la démocratie », de « Venus donnant des
leçons de droit public » selon l'expression gratuitement médisante d'un autre folliculaire du temps.
Soudain, cependant, « Lambertine » Théroigne vécut quelques semaines à l'écart de ses amis, puis
disparut même un jour de la scène politique. Les raisons ? Elle menait un train de vie trop au-dessus de
ses ressources, ne se soutenant plus que par des emprunts multipliés au mont-de-piété, s'endettant
toujours davantage. Mais, de plus, elle savait que le tribunal du Châtelet, l'accusant à tort (voir ci-dessus)
d'avoir pris part aux excès des 5 et 6 octobre, à Versailles, informait contre elle. Elle crut donc prudent de
se retirer momentanément dans son pays natal.
Théroigne revit donc son village de Marcourt ; elle renoua avec l'un de ses frères, établi à Liège, et
s'installa dans cette dernière ville. Elle eut l'imprudence d'y rester, quand les armées autrichiennes
réoccupèrent la principauté, en janvier 1791. Elle fut arrêtée soudainement et internée à Kufstein. (Tyrol).
Elle sut toutefois intéresser à sa cause son geôlier, M. de Plank. Un gentilhomme liégeois, M. de Sélys-
Fanson, de Xhoris,
dont elle avait su, peu avant son emprisonnement, capter la bienveillance, intervenait
aussi en sa faveur. Théroigne fut relâchée sans trop de peine et, après un court passage à Bruxelles, elle se
retrouvait dans son cher Paris à la fin de l'année 1791.
Elle y savoura les honneurs d'une sorte de petit triomphe, qui durent bien consoler la belle Liégeoise de
ses déboires financiers, car, plus que jamais, malgré les secours que lui allouait le baron de Sélys, elle se
trouvait à ce moment en proie à une véritable détresse financière.
(pour la suite de l'histoire consulter Wikipédia et http://perso.infonie.be/liege06/12douze10.htm).

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Mais revenons à sa généalogie.

Pierre Terwoigne est né à Xhoris le 4 octobre 1731 il est le fils de Nicolas TERWOIGNE et de Jeanne Marguerite MAKA.

Pour la petite histoire, Nicolas et Jeanne Marguerite, lors de leur mariage, le 21 janvier 1724, ont reçu une dispense envoyée de Rome par Cologne, ceux ci étant cousins germains. Ce couple a eu 11 enfants entre 1724 et 1743.

En 1724 : la susdite Marguerite fut trouvée "engrossée" par Nicolas Terwoigne son cousin germain et elle s'accoucha d'un fils (François)
Registre des familles (T. 1 - AEL) - 1715-1742 p. 63

Les parents de Jeanne Marguerite MAKA sont François MAKA et Catherine ROYOMPRE.

(c'est par les Royompré que Jeanne Marguerite et Nicolas sont cousins germains)

 

 

Elle décède le 23 juin 1817 à l'hôpital de la Salpêtrière de Paris, elle fut internée les 23 dernières années de sa vie...

Il est indiqué ceci dans wikipédia :

"En mai 1793, dans le jardin des Tuileries, accusée de soutenir Brissot, chef de file
des Girondins, elle est prise à partie par des femmes qui la fouettent à nu. Cet acte dégradant et son opinion d'une
révolution ratée la précipitent dans la folie"

 

L'ébranlement nerveux que Théroigne ressentit, s'ajoutant à la vie tendue et fiévreuse qu'elle menait
depuis si longtemps, furent tels que son cerveau s'en trouva à la longue ébranlé. Elle se retira de la vie
active, tout en s'occupant encore du soin de ses affaires privées, de ses petits intérêts financiers. Mais elle
donna des signes de plus en plus évidents qu'elle n'avait plus la conscience fort nette de la portée de ses
actes ou de ses paroles. Au printemps de 1794, on peut dire qu'elle commença réellement de sombrer dans
la démence. Elle est mise en interdit le 30 juin de cette année ; le 20 septembre, sa folie est reconnue
officiellement ; le 11 décembre, elle est hospitalisée dans une maison de santé du faubourg Saint-Marceau.
Elle avait cependant encore, même alors, des moments de lucidité, pendant lesquels elle écrivait à tous les
personnages en vue pour en obtenir des secours, entre autres à Saint-Just, son ancien ennemi. C'est même
la lettre adressée à ce dernier qui est le dernier écrit que l'on possède de Théroigne. Sa démence se
tournera avec le temps en folie furieuse. En 1797, la malheureuse est à l'Hôtel Dieu ; en 1799, on la
retrouve à la Salpêtrière ; en 1800, aux Petites-Maisons, où elle séjourna sept ans. En 1810, sa maladie prit
des formes particulièrement tristes, et répugnantes même. Le 9 juin 1817 se terminait la longue et
lamentable agonie de Théroigne de Méricourt.


F. Magnette.

http://perso.infonie.be/liege06/12douze10.htm

 

 

Sa vie qui fait d'elle l'une des premières féministes de l'histoire, inspira Charles Baudelaire dans les Fleurs du Mal
et Sarah Bernhardt lui prêta sa voix au théâtre.

 

 

 

Mise à jour le 3 mai 2010.